AUTOMNE 2024 - A.INUMARU et S.VIDEGRAIN

Akira Inumaru

Né au Japon en 1984, Akira Inumaru vit et travaille en France depuis 2008 après des études d'art à Tokyo et un diplôme de l’École Supérieure d’Arts et de Design à Rouen (ESADHaR) en 2013.

"Artiste visuel, la lumière est la matière première de tout ce que je fais : dessin, peinture, photo ou en vidéo. La lumière est au début de toute vie et elle ne cesse de m’étonner.

Intéressé par l’énergie produite par le soleil, j’ai réfléchis sur son pouvoir photosensible sur les êtres vivants et surtout sur la végétation. Les plantes sont devenues le point central de mes travaux depuis dix ans. J’aime les regarder croître, les dessiner, les transcrire par la peinture ou tout autre moyen, analysant chaque étape de leur croissance.

Depuis toujours, j’aime observer les ensembles que les plantes et leurs jardins. Les observer, c’est aussi avoir un point de vue sur le monde et sa destinée."

Coordonnées :

Adresse e-mail : akira.inumaru@gmail.com

Téléphone : 06.42.25.38.33

Sophie VIDEGRAIN

"Je vis et je travaille dans l’Orne, en Normandie. J’ai commencé mon activité de plasticienne il y a une quinzaine d’année. Elle fait suite à une période de dix ans pendant laquelle j’ai exercé le métier de photographe de plateau puis d’assistante réalisatrice dans le cinéma. Si ces deux fonctions semblent assez lointaines l’une de l’autre, elles ont pour moi un rapport fonctionnel évidant: elles donnent à voir et à émouvoir."

De Naturae
Entre Land Art et Art Pauvre, entre écologie et économie de moyen, mon travail cherche à orienter artistiquement l’œil vers une source d’inspiration concrète, physique et universelle: Le Vivant. Mes créations sont donc élaborées avec la nature. Arbres, lianes, feuilles, plantes sauvages ou cultivées, mais aussi minéraux, neige, glace, fumée… constituent pour moi une palette protéiforme et mouvante.
D’une manière plus globale, mon travail consiste à montrer ce qui est caché, à révéler ce que l’on ne voit pas ou plus, à aller au plus près, à attentionner. Il permet de donner une forme à ce qui est insignifiant parce que non visible ou invisible mais aussi oublié, ignoré, décrépi, déchu, raté. Formellement, il s’applique à laisser des traces tangibles de ces révélations, des traces « manifestes ».


Traces
J’utilise aussi les végétaux comme matrice d’impression. Les formes organiques ont un ancrage
temporel et territorial, un développement, une croissance physique. Elles peuvent susciter une narration. « Imprimer » est un acte fort, une volonté d’affirmation. C’est un moyen historique pour « encrer » le temps, se soustraire au flux, reconsidérer sa position, son point de vue, son sentiment pour en donner une interprétation manifeste.
Utiliser des formes organiques ou des traces issues de la réalité physique comme éléments constitutifs d’une œuvre peut questionner notre rapport au vivant, notre contact avec le réel. L’art n’est-il pas un révélateur (dans le sens physico-chimique)? Ne montre-t-il pas ce qui est caché, dérobé, ce que l’on voit pas ou plus ?
Le papier est donc une partie prenante de mon travail. Il a d’abord été crée à des fins pratiques, pour enregistrer un acte, un événement puis pour transmettre une idée et pour en laisser une trace visible. Il est pour moi un médium de choix.
Je le fabrique, je le moule, je l’imprime. Je le décline jusqu’à n’utiliser que la fibre
brute que j’extrais des végétaux de la flore locale. En fabricant et en utilisant ce médium « pauvre », on accède à un univers organique qui se dévoile en structures intérieures inattendues, en architectures singulières, en tissures délicates, en territoires dérobés. Ces graphèmes composent alors une grammaire, un lexique formel que l’on peut qualifier d’universel.

Mémoires vives
Ce que je cherche à signifier dans ces traces, c’est ce sentiment de fragilité, d’impermanence qui est inhérent à toute forme de vie. Elles peuvent aussi procéder comme des images rémanentes de formes connues ou paréidoliques ou encore comme des enchantements. Elles invoquent la considération, le respect à l‘endroit des petites choses autant qu’à l’endroit de notre humanité multiple et de l’interdépendance symbiotique avec ce qui nous entoure.
Je recherche la quintessence ; la quintessence qui est la partie secrète et qui ne sera révélée qu’après plusieurs processus et opérations successives et parfois un peu audacieuses.

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